La grande difficulté des tours se situe principalement dans leur incapacité à se montrer, une fois construites, organiquement impertinentes, ou à considérer le sol, sur lequel elles se fondent, comme autre chose qu’un trottoir ordinaire.

Souvent trop élaborées sur le plan esthétique pour résister aux objectifs des coûts de construction, ou généralement trop sages pour s’extraire des impératifs têtus de rendement, elles sont souvent trop corpulentes pour façonner l’élancement qu’on leur accorderait volontiers pour leur donner leur deuxième souffle.

La Tour des Jardins de l’Arche (ou TDJA) est une double tour, ni asexuée, ni végétative, ni primitive. Elancée et courageuse, elle propose une figure : celle de l’enlacement, figure chorégraphique intelligible depuis le lointain.

L’ouvrage s’ancre sur le territoire ouest de la Défense, se poste juste derrière l’Arche. L’épiderme cristallin est sensiblement laiteux et nacré. Les corps suggérés par l’enlacement  s’entrelacent. Ils paraissent fusionner, se confondre. Un châle au tombant rouge et noir, souligne l’équilibre fragile d’un tempo au claquement de talons éphémère. L’image est celle d’amours, dressées, étreintes et baroques, explicitement issues des figures de La Renaissance.

Commanditaire : EPADESA
Partenaires : VP&GREEN (structures et façades), BARBANEL (fluides), ELEMENTS (développement durable), CASSO (sécurité), LAMOUREUX (acoustique), 8.18 (éclairage)
Architectes : Francis SOLER avec SCAPE architectes et Céline Antoine