Impasse du gué

PORTE DE LA CHAPELLE
PARIS
FRANCE

96 LOGEMENTS

2006 / CONCOURS

5680 M²
9 M€ HT

Les réalités économiques sont difficiles. Elles conduisent presque toujours à des réalisations qui sont réglées sur des signes qui conduisent à une représentation dont on dit qu’elle est presque fatale.

 

De plus en plus nombreux, les effets de style qu’on constate à chaque opération, comme s’il s’agissait d’échapper à cette fatalité, ne suffisent pas à leur redonner du sens. La conjoncture économique les rattrape toujours, et à vouloir dessiner des châteaux qu’on ne sait plus offrir, on ne produit qu’une réplique dégradée d’un rêve codé.

 

L’art minimal de Donald Judd, de Carl André, de Sol Lewitt ou de Dan Flavin vise non à une expression d’ordre esthétique, mais à un constat physique de l’objet en soi et à une mise en jeu de l’espace dans lequel il rayonne. On dit d’une oeuvre qui est réduite à des formes géométriques strictes, ainsi qu’à des modalités élémentaires de matière ou de couleur, qu’elle est minimale. Chaque élément qui la compose s’inscrit dans un ensemble ordonné, de telle façon qu’il n’existe aucun autre élément qui lui soit inférieur.

 

Le 75 rue de la Chapelle met en ordre chacun de ses éléments, sans qu’aucun d’entre eux ne prédomine sur l’autre. Toutes les modalités qui conduisent à l’ouvrage se tiennent à l’essentiel des minimums efficaces. Elles additionnent des éléments qui ne s’expriment que par peu de choses et qui, mis les uns à la suite des autres, forment un tout d’un ordre esthétique et technique élémentaire. Les contraintes construisent l’espace d’installation. L’oeuvre s’y installe avec des réponses strictes et sobres. L’économie, à la source, s’efface. L’art minimal invente de nouveaux châteaux.



Architectes : Francis Soler