Salzburg
Salzburg
Autriche
Musée des Arts modernes
1998 / Concours
Etat des choses
Les précédentes éditions ont montré les limites d’une réflexion sur ce site. A ceux qui construisaient dedans (dans la roche) s’opposaient ceux qui construisaient dehors (sur le rocher), et nul ne semblait alors pouvoir dire, avec certitude, qui, des uns ou des autres, l’emporteraient.
Pour ceux qui construisaient dehors la tâche semblait rude car tout paraissait être déjà en place sur le site et quelle que soit l’œuvre qu’ils aient édifiée, elle aurait paru en trop. C’est donc à l’intérieur de la montagne que nous décidions d’installer le musée et son restaurant de façon à donner plus d’énergie au paysage, plus de mystère et plus de pouvoir sur ceux qui s’y oseraient.
Le Musée
S’il s’agit de parler du Musée, nous évoquerons, pour le définir, l’ambiance de ces lieux de recueillement et de contemplation peu ouverts sur l’extérieur et incitant davantage le visiteur à regarder les œuvres qu’à regarder dehors. Là, le ciel est lumière. De ces lumières diffuses que les plafonds régissent. Là, des forces intérieures s’expulsent vers le ciel, prenant la forme de personnages de verre (coulé et coloré) et s’irriguant de lumières électriques, vives et acidulées. La montagne semble soudain s’éveiller.
Les salles à manger
Quant au restaurant du rocher, sachez seulement qu’il n’appartiendra pas à ces vastes espaces où les convives, lorsqu’ils sont peu nombreux, se sentent si seuls qu’ils se pressent à demander leur vestiaire. C’est une succession de salles à manger qui s’ouvrent sur l’extérieur, dont l’échelle des espaces leur confère davantage de convivialité et dont le dispositif en chapelet autorise des capacités d’accueil élastiques. Ce sont des lieux qui, au contraire du Musée, invitent le visiteur à regarder dehors. Dirigée sur la ville, la vue panoramique est habillement fragmentée, devenant, par cette disposition unique au monde, dynamique et active. Ici l’essentiel est dehors, de ces dehors d’exception qui rendent les intérieurs exquis et les mets d’une saveur encore plus fine.
Architectes : Francis Soler