La Nouvelle Comédie
Genève
Suisses
Grand théâtre
2009 / CONCOURS
Dans le théâtre romain, plus anciennement dans le théâtre grec, les acteurs portaient un masque. Cet accessoire leur permettait d’être mieux vus des spectateurs assis sur des gradins parfois éloignés et d’en être mieux entendus. Leur voix était amplifiée comme par des porte-voix. Il y avait des masques tragiques (un visage triste) et des masques comiques (un visage fendu d’un large rire). Mais, il y avait aussi des masques doubles (un côté tragique et un côté comique). Les acteurs qui s’en servaient, devaient jouer de profil.
La Nouvelle Comédie de Genève ne joue bien qu’un seul rôle, à la fois, mais présente deux profils. L’un est noir, imprimé de l’esprit dramatique. L’autre est or, attaché à ses déséquilibres comiques. Bouleversante et burlesque, en même temps, elle se présente sous une enveloppe d’aplats noirs et de larges pellicules d’or, coupée droit, en deux parties égales, sur son axe principal et sur sa plus grande longueur. La Nouvelle Comédie est un espace concentré sur lui-même qui se prête à l’acte dramatique comme à l’acte comique, (mais, dans tous les cas, à l’acte poétique), indifféremment à l’intérieur de son encombrement, et le dit. Elle affiche cette simultanéité originelle, à travers la mise en miroir dynamique de signes abstraits et distinctifs (les vêtures noires et or) qu’elle donne à lire comme une énigme, sans autre déplacement risqué.
Architectes : Francis Soler