Paris, Belleville et ses odeurs bien particulières de mets orientaux. On a tous dans la tête les images si particulières des Mystères de Paris et de ses lieux en ruine, habités des plus pauvres. C’est ici encore la fin du dix-neuvième siècle et ses délabrements suintants qui disparaissent au fur et à mesure des dispositions d’hygiène sociale, prises en matière de relogement. Un mur de briques rouges nous est offert. C’est un pignon obscur, aveugle, sur lequel on nous propose, et sur à peine quelques mètres de profondeur, d’installer des logements. Les contraintes sont telles que le projet se dessine lui-même, sans aucune complexité, à la manière d’un meuble adossé à son mur ou d’un tableau accroché dans son cadre, à son mur. Le soleil est en face, en Ouest, et la lumière d’après-midi, douce et plombée. L’épiderme est soigné, de tonalité colorée terre brulée, rougissant à l’atmosphère souffrée du Passage Saint Chaumont. Ici, chacun s’offre le droit d’accéder individuellement à son logement. Ce sont des maisonnées modernes où les pièces de jour sont en bas et les chambres en haut, où la convivialité sociale est présente de partout. Le bon voisinage qui s’affiche aujourd’hui rend hommage aux mitoyennetés de bon sens et à la vérité de chacun des voisins, dérogeant à la règle imbécile des alignements forcenés aux interruptions interdites. Il s’agit de la ville par de petits bouts aux opportunités successives. Une manière comme une autre, en fait, d’écrire l’histoire des villes.

Commanditaire : RIVP
Partenaires : GEC Ingénierie
Architectes : Francis SOLER avec Jérôme Lauth
Photographes : Nicolas Borel