Le projet pour la Citadelle d’Amiens est un « projet territoire » qui dépasse les limites foncières et physiques de l’Université. Mais c’est à partir de son implantation et de sa position dans le site que tout ce qui l’accompagne se dessine. Et jamais l’inverse. Ce qui montre bien que, comme la Bibliothèque de France/François Mitterrand, à Paris, l’Arche de la Défense à Puteaux ou le Stade Olympique à Munich, « les édifices majeurs rayonnent sur leur environnement et les transforment ».

L’Université est un grand toit d’acier qui enlace tout l’espace disponible situé entre les remparts intérieurs de la Citadelle et le Grand Casernement. C’est « une feuille doublée » qui se déplie comme une corolle et qui couvre et abrite trois étages de programme. Une succession de rubans court sur toute la couverture. A plat, ils constituent une paroi de protection au soleil. Inclinés suivant un angle qui varie selon qu’on décide d’abriter les vitrages des circulations à couvert ou d’ouvrir, au soleil, les jardins intérieurs de l’Université, ils ouvrent la toiture. Au centre du dispositif, la Grande Bibliothèque se glisse, sous le niveau de référence du site, à l’intérieur du soubassement de la Caserne, réhabilité.

Le Parc de l’Université est recomposé autour des bastions et des douves. On peut ainsi appréhender le caractère exceptionnel de son patrimoine.  Les douves, tout autour des murs de contre escarpe sont mises en travaux, défrichées. Elles sont remises en eau sur une surface importante, montrant l’importance de l’eau dans ce secteur. Un corridor écologique, faits de sols humides et de plans d’eau, est ouvert vers la Somme. Il contribue à isoler et à clarifier la perception de la Citadelle du reste du paysage. Le chemin de ronde et les bastions conservent un caractère très arboré, venant constituer autour de l’Université un recadrage de verdure.

Architectes : Francis Soler