A côté du Reichtag se profile une grande coiffe de lumière, une membrane légère de verre et de pigments, sous laquelle se distinguent trois entités singulières.

Première impression curieuse, dès l’entrée dans ce vaste espace coloré et lumineux, celle de poser le pas sur le toit d’un monde souterrain. Le sol ressemble à un monolithe dense, un bloc de marbre. Sa surface épaisse et compacte est profondément creusée par deux larges entailles. On découvrira ultérieurement sous cette matière tectonique les lieux confidentiels des salles de commission et d’audition.

Translucide, détaché de ce socle massif, décoré de motifs, le cadre de verre insère dans son épaisseur, les bureaux des députés et présidents de commission, répartis dans de multiples et infinis alvéoles. C’est un monde intérieur et panoramique, tourné vers le hall central, encore une immense lanterne magique, traversée verticalement par les allées-venues des ascenseurs vitrés qui conduisent directement les hommes politiques aux salles de commission souterraines.

Reste cette forme étrange posée sur cinq pattes démesurées, blottie dans un angle de ce vaste hall, plaquée comme une ventouse à son toit vitré. Quel est dans cet espace énigmatique, enveloppé d’écailles mobiles et rougeoyantes ? Que font ces hommes et ces femmes qui pénètrent dans les ascenseurs de ces épaisses jambes d’acier ? Ils accèdent, explique-t-on, à l’univers de la connaissance. Une immense bibliothèque est installée sous le toit de verre ; la mémoire de la politique allemande est stockée là, dans cette forme mystérieuse.

Architectes : Francis Soler