siege du conseil regional de LYON CONFLUENCE


LYON
FRANCE

SIEGE DU CONSEIL REGIONAL

2006 / CONCOURS

42 500 M²
77,3 M€ HT

La réalisation de l’Hôtel de Région Rhône-Alpes sur les terrains qui lui sont réservés sur le site de Lyon Confluence se présente sous la forme d’une succession d’objectifs et d’orientations qui pourraient contribuer, si l’on ne prenait garde, à l’addition de leurs résolutions particulières, sans plus de cohérence. Il s’agit donc avant tout de faire le constat des réalités qui la portent.

 

Les réalités urbaines et économiques sont difficiles. Elles conduisent presque toujours à des réalisations qui sont réglées sur des signes qui conduisent à une représentation dont on dit qu’elle est presque fatale. De plus en plus nombreux, les effets de style qu’on constate à chaque opération, comme s’il s’agissait d’échapper à cette fatalité, ne suffisent pas à leur redonner du sens. La conjoncture économique les rattrape toujours, et à vouloir dessiner des châteaux qu’on ne sait plus offrir, on ne produit qu’une réplique dégradée d’un rêve codé.

 

L’art minimal de Donald Judd, de Carl André, de Sol Lewitt ou de Dan Flavin, vise non à une expression d’ordre esthétique, mais à un constat physique de l’objet en soi et à une mise en jeu de l’espace dans lequel il rayonne. On dit d’une œuvre qui est réduite à des formes géométriques strictes, ainsi qu’à des modalités élémentaires de matière ou de couleur, qu’elle est minimale. Chaque élément qui la compose s’inscrit dans un ensemble ordonné, de telle façon qu’il n’existe aucun élément qui soit inférieur à un autre.

 

Le nouveau siège de la Région Rhône Alpes, à Lyon, met en ordre chacun de ses composants, sans qu’aucun d’entre eux ne prédomine sur l’autre. Toutes les modalités qui conduisent aux ouvrages se tiennent à l’essentiel des minimums efficaces. Elles additionnent des éléments qui ne s’expriment que par peu de choses et qui, mis les uns à la suite des autres, forment un tout d’un ordre esthétique et technique élémentaire. Les contraintes construisent l’espace d’installation. L’œuvre s’y installe avec des réponses strictes et sobres. L’économie, à la source, s’efface. L’art minimal ou art gracieux de la répétition systématique, invente de nouveaux châteaux.

 

L’architecte est le metteur en scène d’une œuvre écrite par d’autres. Il fonctionne à la préférence et travaille sur les priorités. Il interprète la partition, déliant l’œuvre plus qu’il ne l’inspire.



Partenaires : Werner Sobek, Alto Ingénierie, Casso & Associés, Fabrice Bougon
Architectes : Francis Soler